
Après avoir passé des heures à bichonner CV, parcours, liste de compétences, soft skills … Vous connaissez sur le bout des doigts ce que vous allez dire et vous vous sentez fin prêt pour votre entretien. Seulement une grande part du succès qu’auront vos réponses sera liée à votre Communication Non Verbale (CNV). En effet, de façon plus ou moins consciente, notre comportement et notamment nos gestes et postures influencent le jugement d’autrui et traduisent des messages, volontaires ou non. Ce sont alors autant d’éléments déterminants qui orienteront et conditionneront le recruteur dans sa prise de décision d’embauche.
Welcome to the Jungle vous explique ce qu’est la CNV, son importance en entretien et vous livre quelques conseils pour bien vous préparer et mettre toutes les chances de votre côté face au recruteur.
Qu’est-ce que la CNV ?
« Tout comportement est communication » – Gregory Bateson, cofondateur de l’école de Palo Alto
Le champ est large. Tous les échanges et messages transmis sans utilisation de la parole sont concernés par la CNV. Cette dernière comprend donc toutes les formes de communication exprimées autrement que par les mots et regroupe, entre autres :
- le comportement physique et vocal,
- les expressions faciales et micro-expressions,
- les manifestations physiologiques.
Ainsi, la communication non verbale ne s’arrête pas seulement au corps en lui-même. Il existe de nombreux signes dits non verbaux permettant de s’exprimer : les tenues vestimentaires, la façon de se maquiller et de se coiffer, l’élocution, le ton de la voix …
L’idée : ce que nous transmettons et ressentons est plus inscrit dans notre CNV que dans les mots que nous utilisons. La communication non verbale permet bien souvent, après analyse, de trouver chez son interlocuteur des indices qui ne sont pas exprimés par la parole. En effet, le ton et les mots peuvent parfois communiquer une chose, quand les apparences physiques en communiquent une autre (front plissé, nuque tendue…)
La règle des 7% – 38% – 55% du professeur Mehrabian
En effet, les travaux conduits par le Professeur de psychologie Albert Mehrabian ont établi la règle des 7% – 38% – 55%. Selon lui, dans la transmission d’un message verbal, le sens des mots ne compterait que pour 7%, alors que le ton et la voix compteraient pour 38% et surtout l’impression visuelle compterait pour 55% dans l’interprétation de ce qui est dit. Ainsi, près de 93% du message transmis échapperait aux mots.
Pourquoi la CNV en entretien ?
« On ne peut pas, ne pas communiquer » – Paul Watzlawick, théoricien de la communication
Le comportement non-verbal fait partie des éléments essentiels à la prise de décision d’embauche. Il est donc nécessaire de prêter attention aux comportements que vous allez exprimer lors des entretiens auxquels vous participer.
Or lorsque il y a un décalage entre ce que vous dites et ce que vous pensez, votre signal émotionnel est en opposition. Le recruteur peut suspecter que la personne est en conflit avec elle-même, inconfortable ou essaie de cacher quelque chose. Vos mots perdent alors de la valeur et le recruteur risquera de faire plus confiance aux indices physiques, par exemple, qu’aux mots que vous utiliseriez.
Comment optimiser sa CNV ?
Louis Augustin Calonne est consultant en analyse comportemental et synergologue (la synergologie est la pratique de profilage gestuelle qui permet de comprendre et de déchiffrer le non verbal). Ce dernier a notamment pour habitude de conseiller et d’assister des professionnels lors de recrutements et négociations. S’il ne transmet aucune recette toute faite, selon lui, bon sens et authenticité sont indispensables. Ce spécialiste du comportement nous livre quatre précieux conseils.
1. Rester authentique
Beaucoup de comportements inconscients que vous ne pouvez maîtriser sont liés à des comportements conscients. Plus vous serez authentique et aligné avec vos valeurs et envies, moins votre CNV viendra vous trahir. Si vous n’êtes pas emballé par votre nouvelle tribu et que vous feignez l’enthousiasme, votre corps finira par le dire. Le geste typique du menteur serait de se frotter le bout du nez … Gardez en mémoire que pendant l’entretien, l’objectif est de rester naturel et de paraître à l’aise.
2. Bien se préparer
Si cela semble aller de soi, il n’est cependant pas inutile de le rappeler. Bien se préparer veut aussi dire : connaître le poste, l’entreprise, le secteur et l’environnement de travail qui peuvent nous convenir et pourquoi. Être le plus sûr possible de son choix permet d’être confiant en entretien.
3. Pratiquer la « power pose »
La « power pose » est un exercice qui aide à se mettre dans le bon état émotionnel, et notamment lutter contre le stress lié à un entretien. L’idée véhiculée par la psychologue américaine Amy Cuddy est la suivante : le langage corporel affecte la façon dont les autres nous voient, mais également et surtout, celle dont nous nous voyons ! Ainsi, se tenir debout en arborant une posture confiante, même quand on ne le sent pas, permet de booster sa confiance en soi. Dès lors, les chances de succès augmentent.
Pensez à pratiquer la power pose en amont de l’entretien. Seulement deux minutes suffisent pour faire diminuer votre taux de cortisol, l’hormone du stress. La power pose est également efficace pendant l’entretien. Pensez-donc à vous tenir bien droit, face à votre interlocuteur, les pieds bien ancrés dans le sol, le buste mobile… Et si vous êtes assis, gardez les pieds bien à plats et les mains bien visibles.
4. S’adapter
S’adapter mais sans se travestir pour autant. L’adaptation doit avoir pour but de mettre à l’aise son auditoire. C’est un bon moyen de mieux se faire comprendre … À vous de découvrir et de capter les subtilités de vos interlocuteurs. Renseignez-vous au maximum, en amont. Et durant l’entretien, adaptez votre langage et votre vocabulaire à celui employé par les recruteurs. Cela les mettra à l’aise et vous permettra de vous faire comprendre plus efficacement et de capter leur attention dès le départ.
DO & DON’T
Sans vous livrer de techniques miracles, voici quelques préconisations pour booster votre CNV.
DO
- Maintenir le contact visuel.Pour 91,5 % des DRH, la façon dont le candidat garde le contact visuel avec l’interlocuteur est déterminante. L’idéal ? Regarder le recruteur de façon fréquente sans pour autant le fixer. Et s’ils sont plusieurs : passez de l’un à l’autre. Même si une “affinité” visuelle se crée avec l’un d’entre eux, n’oubliez pas de regarder chacun afin d’inclure tout le monde dans votre discours.
- Sourire. Se présenter de façon positive va générer chez le recruteur une impression favorable. Cela s’explique par le fait que ce dernier peut s’attendre à ce que vous provoquiez le même type de réactions chez vos futurs collègues ou clients.
- Prendre des notes. Pour ne pas oublier les éléments importants de l’échange et montrer que vous accordez de l’importance à ce que votre interlocuteur raconte.
- Soigner vos premières et dernières impressions. Elles sont cruciales. Votre poignée de main pour dire bonjour et au revoir, votre ton de voix, votre rythme et l’aspect de votre démarche en arrivant et repartant de l’entretien… sont autant d’éléments qui marqueront votre interlocuteur. Alors pensez à mettre les chances de votre côté pour bien démarrer et conclure sur une note positive.
DON’T
- Attitudes parasites. Cliquetage de stylo, machouillage de chewing gum, grattage de cheveux ou de peau, tapotement nerveux du pied… Autant d’attitudes qu’il est préférable de proscrire car elles trahissent votre stress.
- Coup d’œil (discret) au portable. Ou comment dire à votre interlocuteur que vous n’êtes pas intéressé par ce qu’il raconte.
- Se focaliser uniquement sur l’entretien. Gardez une attitude courtoise et ouverte dès l’entrée dans les locaux. N’oubliez pas que la façon dont vous vous asseyez dans le lobby et dont vous vous adressez le cas échéant à la réception comptent tout autant.
- Et même si cela n’a rien de scientifique, n’hésitez pas à bien soigner votre tenu, votre coiffure ou encore évitez de porter un parfum trop marqué. En effet vous ne connaissez pas les goûts et sensibilités de votre interlocuteur, ce serait dommage de le brusquer dès le départ !
Source : http://bit.do/fdJd3
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